LA PERSUASION DE L’AME & LA CONVICTION DE L’ESPRIT.

 Persuasion:

Grec:

“καί ‛ο λόγος μου καί τò κήρυγμά μου ούκ ’εν πειθοι[ς] σοφίας [λόγοις] ’αλλ ’εν ’αποδείξει πνεύματος καί δυνάμεως (…)”, Κορινθιους Α 2:4

Latin:

(…) et sermo meus et praedicatio mea non in persuasibilibus non sapientiae verbis sed in ostensione Spiritus et virtutis ut fides vestra non sit sapientia hominum sed in virtute Dei”      1 Corinthios 2:4, Vulgata.

Anglais:

“My message and my preaching were not with wise and persuasive words, but  with a demonstration of the Spirit’s power”, 1 Corinthians 2:4, version NIV.

Français:

“(…) Et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance (…)”, 1 Corinth 2:4, Louis Second.

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Conviction:

Grec:

“καί ’έλθών ’εκεινος ’ελέγξει τòν κόσμον περί ‛αμαρτίας καί περί δικαιοσύνης καί περί κρίσεως·”, Ιωαννην 16:8

Latin:

“et cum venerit ille arguet mundum de peccato et iustitia et de udicio”, Iohannem 16:8, Vulgata.

Anglais:

“When he comes, he will convict the world of guilt in regard to sin and righteousness and judgment”, John 16:8,  version NIV.

Français:

 “Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement” , Jean 16:8, Louis Second.

 

INTRODUCTION

Il y a deux concepts dont le sens commun et même les Chrétiens font un usage abusif par la méconnaissance de leur nature et fonction respectives: persuasion et conviction. Leur connaissance préalable permettrait de saisir le type de rapport qui les lie et de faire un bon usage des deux incontournables termes bibliques parlant d’attirer quelqu’un à Christ en vue de son salut; et de rasséréner celui qui est déjà en Christ en lui créant les conditions d’accès à l’assurance de son salut.

En effet, la persuasion de quelqu’un, c’est ce qu’on appelle autrement le “matraquage publicitaire” que l’on fait sur un objet ou un produit en ne présentant répétitivement que ses aspects sensationnellement positifs pour le lui imposer ou le faire accepter sans réflexion. La publicité ne conseille pas de réfléchir mûrement pendant un espace de temps plus ou moins long sur le produit avant de décider de l’acheter, mais de le faire dès maintenant même où celui-ci est présenté car le prix promotionnel, voire le stock sont tous les deux limités dans le temps et dans l’espace. Tel est le conseil que tout bon évangéliste donnera à son évangélisé quand celui-ci aura fini de lui présenter Son Produit Salvateur (Jésus), il ne voudra pas que ce dernier hésite en remettant au lendemain sa décision de donner sa vie à Jésus Christ car dira-t-il, la fin du temps de grâce viendrait comme un voleur et personne ne saurait ni l’heure ni le jour. A écouter un évangéliste, on a tout de suite l’impression qu’une fois en Christ, le nouveau converti n’aura plus jamais de difficultés ni de souffrances.

Par ailleurs, la conviction, quant à elle, permet à celui qu’il faut convaincre de faire usage de la partie rationnelle (<lat. rationalis, “qui sert à compter, doué de raison, rationnel”, de rationator,calculateur” et du verbe reari, “calculer, compter”) de son être intérieur, le “dépassionneur” des débats, qui livrera à termes (court, moyen, long), le résultat des calculs mathématiques de son esprit avant de prendre, oui ou non, la décision qui l’engage tout entier.

Le sens de l’intitulé de notre sujet est d’y entrevoir le type de relation qu’on pourrait envisager entre la manière de faire accepter quelque chose en émouvant l’âme par la répétition fréquente des merveilles du produit en question et celle de le faire en convainquant l’esprit de l’intéressé par des preuves évidemment indubitables.

  L’intitulé qui précède suscite en nous des questions à n’en point finir, à savoir: la persuasion, en déchaînant des passions et émotions chez la personne à persuader, n’est-elle pas ainsi subjective (<lat. subjectivus, “jeté sous soi, sous le sujet conscient”, de sub,sous” et du verbe jactare, “jeter”) vu qu’elle passe par le persuadeur  lui-même? La conviction, en faisant appel à l’évidence mathématique, n’est-elle pas quant à elle objective (<lat. objectivus, “jeté devant soi”, de ob,devant” et du verbe jactare, “jeter”) en allant tout droit à l’objet sans passer par les sentiments ou les passions du persuadeur? Est-ce l’âme touchée par le témoignage émouvant qui sera sauvée après le Jugement Dernier ou bien l’esprit vaincu à jamais par la démonstration rationnelle qui le sera après comparution devant le Trône Blanc de Dieu? Peut-on séparer la nature et fonction de la persuasion de celles de la conviction à l’exemple du Saint-Esprit qui a la capacité de séparer l’âme et l’esprit? Un persuadé n’aura-t-il pas besoin d’être aussi convaincu pour gagner le Ciel, autrement dit, un persuadé non convaincu sera-t-il sauvé ? Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché, dit la Bible; peut-on aussi affirmer que tout ce qui n’est pas le produit d’une persuasion de l’âme est péché? La persuasion est-elle voisine, synonyme ou bien catégoriquement opposée à la conviction?, etc.

Le problème qui se dégage de ce sujet est l’étude d’une possibilité de jeter un pont entre l’émotionnel et le rationnel, la passion et la raison, le subjectif et l’objectif, en un mot,  le ministère d’évangéliste et le ministère de docteur. L’on dit cela en ce sens que parfois on parle d’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire, d’une tentative d’explication rationnelle possible des émotions supposées irrationnelles; de même que certains hommes qui se trouvent du côté des Arts, Cultures et Lettres trouvent quelquefois certains mathématiciens émérites d’un peu “cinglés” ou marginaux face à leur comportement insolite dans certaines affaires de la société des Hommes. Notre problème est de pouvoir relier ces deux sphères, celle qui travaille sur l’âme et celle qui le fait sur l’esprit.

      Il y a un enjeu majeur derrière cette possibilité d’unifier ces deux mondes. L’on gagnera beaucoup de choses à rapprocher le champ d’activité de l’évangéliste (persuader subjectivement l’âme) et de celui du ministère du docteur(convaincre objectivement l’esprit) en faisant en sorte que le persuadé de l’évangéliste puisse atteindre “l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ”, le convaincu du docteur, “afin que nous ne soyons plus des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine”, Ép. 4:13-14.

 

 

I / La persuasion: sens littéral

La persuasion (<lat. persuasio, “action de persuader”, du verbe persuadere,décider quelqu’un à faire quelque chose, le déterminer à quelque chose” et de l’adjectif persuasibilis, “propre à persuader, persuasif”) est l’assurance ou la croyance suscitée par l’éloquence ou le talent de faire admettre quelque chose à quelqu’un.

En effet, que ce soit le verbe persuader ou l’adjectif persuasif que ceux qui parlent les six (6) langues d’origine latine (Français, Provençal, Roumain, Espagnol, Portugais, Italien et même l’Anglais qui n’y vient pas) utilisent pour traduire le mot grec πειθος (peithos), “persuasif”, il garde quelque part un sens plus ou moins péjoratif (négatif).

A l’origine, le verbe persuadere a été formé de deux particules, à savoir, per,par, à travers” et de l’adjectif suadus, “invitant, insinuant”, venant lui-même de Suada, “déesse latine de la persuasion”. Suada était à l’origine d’un verbe latin, suadere qui veut dire “conseiller à quelqu’un de, parler en faveur de, soutenir quelque chose”. De façon littérale, persuadere veut dire “passer par Suada”, cest-à-dire par sa méthode qui consiste à entraîner en émouvant l’âme. Principalement, Suada procède par agir sur l’âme de sa victime en suscitant chez elle ses émotions et ses sensations. Ce qu’on nomme autrement faire impression chez les littéraires, les poètes et/ou autres romanciers romantiques qui produisent des textes de type impressif, c’est-à-dire qui suscitent des sentiments et émotions chez leur lecteur. Persuader donc, c’est faire admettre quelque chose de nocif ou non à quelqu’un en jouant sur son âme (ses sentiments, sensations, émotions, etc. dont l’âme est le siège). Ce verset de 1 Corinthiens 2 a gardé au sens plein du terme les signes de la présence de Suada dans les discours de la sagesse créaturale (homme, démon ou autres), “les discours persuasifs de la sagesse humaine ou démoniaque”. C’est pourquoi, dissuadere (dissuader) qui est le contraire de persuadere veut dire “parler pour détourner de, déconseiller de quelque chose, détourner de quelque chose”.

II / La conviction: sens littéral

La conviction (<lat. convictio, “démonstration convaincante [décisive]”, du verbe convincere,confondre un adversaire, démontrer victorieusement [une culpabilité, une erreur, une faute, etc.]” et de l’adjectif convincibilis, “convaincant”) est la certitude ou la confiance qui résulte de l’acquiescement de l’esprit, fondé sur des preuves évidentes (<lat. evidentis, clair, visible, digne de foi” ; de ex, en dehors de” et de videre, voir”), c’est-à-dire fondé sur la vérité des faits.

En effet, le mot grec ’έλεγχος (elenchos), “preuve, démonstration”, du verbe ’ελεγχω (elenchô), “confondre, convaincre quelqu’un de quelque chose” traduit comme tel par les langues romanes et autres langues modernes européennes; a, quant à lui, gardé toujours le sens plus ou moins mélioratif (positif) quel que soit le domaine qui l’emploie (Mathématique, Physique, Droit, Théologie Chrétienne, etc.).

A l’origine, le verbe latin convincere a été formé de deux particules, à savoir, cum,avec, ensemble” et du nom victor, “vainqueur”, en provenance de Victoria, “divinité allégorique représentée par une femme ailée”. Le verbe latin vincere dont l’adverbe est vincenter,victorieusement”, veut dire “être vainqueur ; démontrer victorieusement que, réussir à prouver que ; triompher, avoir raison”. Littéralement, convincere veut dire “vaincre avec, convaincre”. 

III / La persuasion & la conviction: sens anagogique

L’ anagogie (<gr. ανα (ana), “du bas en haut”, et αγογη (agoguê), “conduite, guidance”, du verbe αγω (agô), “conduire, guider”) est l’action de conduire toute chose en le décollant de la matière basse vers l’Esprit Suprême. On dit d’un mot ou d’un texte qu’il a un sens anagogique quand celui-ci a un sens non charnel, mais spirituel de l’Ecriture, fondé sur un type ou un objet figuratif du Ciel et de la vie éternelle. C’est de cela que l’Apôtre Paul parle dans ce passage de Galates 2:4 où il fait une interprétation anagogique d’un autre passage de l’Ancien Testament. Il a exprimé cette anagogie par le terme grec ’αλληγορούμενα (allêgoroumena), “allégoriquement”: “Ces choses doivent être prises dans un sens allégorique: car ce sont deux alliances, l’une (…) correspondant à la Jerusalem de maintenant [d’ici-bas] (…) Mais la Jerusalem d’en haut est la femme libre qui est notre mère”, Gal. 2:24.

Après la définition de l’anagogie et son illustration succincte dans la Bible, nous revenons à sa généralisation avec ce que nous disions précédemment. Le verset qui suit nous ouvre la porte sur la finalité suite à l’exercice de tous les ministères pour rendre tous les Chrétiens aptes à comparaître devant le Trône Blanc du Juste Juge: “Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints (…)”, Eph. 4:11-12.

En fait, l’évangéliste et le docteur sont les deux extrémités de la chaîne de l’oeuvre du ministère en vue du salut individuel de l’homme pécheur.

 L’évangéliste (<gr. εύαγγελιστής (euangelistês), “qui annonce la bonne nouvelle”, de ευ (eu), “bon, bien” et  αγγέλιον (angelion), “message, nouvelle”) émeut ou épate les païens non perfectionnés dans la conduite chrétienne décente et dans la connaissance du Seigneur en les aménant à donner leur vie au Christ. Une fois cela terminé, il ne continue pas son travail envers les Chrétiens, mais retourne à nouveau à d’autres païens pour leur annoncer la bonne nouvelle en leur faisant le même marketing ou la même publicité sur un Bon Produit: Jésus Christ.

Le pasteur (<lat. pastor, “celui qui fait paître les troupeaux, berger”, du verbe pascere, faire paître, nourrir”) en prenant quotidiennement soin des brebis chrétiennes, le prophète (<gr. προφήτης (prophêtês), “qui dit les choses à l’avance”, de προ (pro), “avant, devant” et du verbe φημί (phêmi), “dire”) en étant sur la tour de garde pour prévenir le peuple des éventuels dangers et l’apôtre (<gr. απόστολος (apostolos), “[un] envoyé”, du verbe απόστεω (aposteô), “envoyer”) qui, bien qu’ayant fait ses preuves dans le service de Dieu, n’est pas plus grand que le leader de son église qui l’a envoyé; continuent tous dans leur ensemble l’œuvre de perfectionnement du néophyte (<gr. νεόφυτος (neophutos), “nouvellement converti [au Christ]”, de  νέος (neos), “nouveau, frais” et de φυτος (phutos), “planté”).

C’est le docteur (<lat. doctor, “celui qui enseigne, enseignant”, du verbe docere,enseigner” et de doctrina,enseignement, science”) qui, avec l’aide du Saint-Esprit, étant le dernier de la chaîne, enfonce le clou du perfectionnement dans la formation en vue de rendre le Chrétien apte au salut et/ou le nouvel appélé apte au sacerdoce.

Beaucoup de nos églises évangéliques présentent un triste visage.

De façon générale, les temples qui, au départ sont pleins du fait des nombreux miracles qui ont toujours accompagné l’évangéliste, en drainant derrière lui une foule immense de “sympathisants” de Jésus Christ, se voient au fil du temps se vider progressivement. Cela est général et vague, on y comprend donc rien encore parce que même le phénomène de croissance de la population cache aussi ce fait. Si cette année 2011, 30 croyants sont sortis et que l’an prochain 2012, 40 autres y venaient, ils n’en font aucun souci puisque selon eux, Dieu, non seulement, a remplacé ce qui est perdu, mais bien plus, Il a ajouté un surplus de 10 sur les 30 premiers. Mais, celui qui fait le calcul autrement, ne raisonnera pas comme eux. Autrement dit, si l’on n’avait pas perdu les 30 premiers par la faiblesse des enseignements et que 40 autres venaient à s’y ajouter, l’on aurait totalisé 70 Chrétiens aptes pour le salut et/ou pour le sacerdoce.

De façon particulière, il est constaté dans de grandes Communautés ayant déjà fait leurs preuves en matière de mobilisation massive de foules pour des croisades sensationnelles au profit du Christ, qu’au bout de plusieurs années n’y ont pu demeuré que les fidèles non intellectuels (ne sachant ni lire ni écrire, mais étant plutôt pauvres en esprit, en raisonnement). Tout simplement parce que les messages que l’évangéliste a utilisés pour capter les brebis égarées et/ou perdues pour les entraîner dans les bergeries du Seigneur afin qu’on puisse y continuer l’oeuvre de perfectionnement, demeurent inchangés. Les brebis en quête de “nourritures” ou de connaissances plus solides se voient dans l’obligation de sortir de la Communauté au risque de se faire servir continuellement les messages semblables à la “nourriture au lait” de départ qui n’a été que ”rechauffée“. Pire, les intellectuellement faibles comme les écolier(e)s Chrétien(ne)s membres de ces Communautés, au fur et à mesure qu’ils gravissent jusqu’aux hauts niveaux intellectuels comme Licence, Maîtrise, DEA ou Master, Doctorat à l’Université, ils sortent de ces Communautés pour aller ailleurs ou même pour retrograder pour de bon. Les leaders ne se préoccupent que de l’argent qui entre dans les caisses de l’église et de bien d’autres richesses matérielles éphémères; mais, faire en sorte que leurs connaissances de la Bible hautement intellectuelles et/ou spirituelles puissent permettre à toutes les catégories sociales, allant du simple cireur de chaussures jusqu’au Professeur d’Université, de trouver toujours l’enseignement nécessaire à les perfectionner, est repoussé du revers de la main par ces derniers. Ces hautement intellectuels (riches en esprit qui ont eux aussi besoin d’être sauvés) souffrent en des termes très clairs de conviction de l’esprit tandis que les non intellectuels ou les intellectuellement faibles se contentent sans avoir du tout le choix des discours ou messages persuasifs qui ne font qu’émouvoir subjectivement l’âme sans convaincre objectivement l’esprit. A certains stades de la marche du croyant Chrétien, les émotions subjectives de l’âme en elles seules ne suffisent plus à l’épanouïr pleinement; mais c’est plutôt, des démonstrations rationnelles pouvant convaincre son esprit qui s’y ajoutent seules qui s’imposent. Si cela n’est pas fait, la conviction de l’esprit, le peu de brebis entassées suite à une persuasion de l’âme finira par se disperser en allant perpétuellement à la recherche de fondement solide de leur foi qui ne devra plus être destructible par tous vents de doctrines. Dans un sens anagogique, l’évangéliste qui utilise cette méthode qui consiste à toucher l’âme pour conduire des créatures entières à Dieu peut continuer de les persuader puisque rien n’est encore perdu, le travail du docteur, dernier ressort, est encore en attente. Le docteur lui, avec l’appui du Saint-Esprit, doit améner l’esprit du croyant à une très forte conviction qu’il est encore dans le Péché ou qu’il a l’assurance de son salut.

Le principe biblique de la finalité (En toute chose, la fin vaut mieux que le commencement) prendra le dessus sur celui de départ car à la différence de Suada qui émeut ou séduit l’âme de sa victime pour mieux la conduire à sa perte; l’évangéliste lui, en fait de même pour destiner son secouru à la félicité éternelle: le salut, la vie éternelle.

En effet, chez le père fondateur de la Biologie moderne, Claude Bernard, il y a possibilité d’établir deux principes consécutifs en début et à la fin de toute chose: le principe de cause efficiente et le principe de cause finale.

Si on prend pour principe de cause efficiente le fait que le peuple Romain est un peuple païen dont tous les mots les plus positifs sont utiliés à l’égard des dieux et déesses qu’ils adoraient (persuader [Suada], convaincre [Victoria], persévérer [Septime Sévère], etc.); on pourrait aussi prendre pour principe de cause finale le fait que les rois Romains tels Théodose, Constantin 1er, etc. étaient convertis au Christianisme et qu’ils ont fait du Catholicisme la religion de l’Etat Romain. Ce qui veut dire qu’on part désormais du principe qu’ils ne vont plus utiliser leurs vocabulaires les plus positifs à l’égard des petites divinités constituant les forces surnaturelles d’alors, mais plutôt de la Force Suprême Unique de la Nature: Dieu Lui-même. Ainsi, les sens des mots latins (les Latins [Romains] n’étaient pas un peuple théocratique comme les Hébreux et Juifs, mais païen) vont évoluer du sens littéral à l’anagogique en passant par le sens symbolique simple ou ordinaire.

En conséquence, le sens littéral (<lat. litteralis, “à la lettre près, littéral”, du nom littera, “lettre”) de persuader qui fait allusion à Suada, déesse de la persuasion, évolue et donne la possibilité à l’évangéliste d’en faire un usage anagogique dans le cadre du salut pour la vie éternelle. C’est pourquoi, pour un évangéliste, persuader quelqu’un en ne touchant, ne serait-ce, que son âme pour qu’il accepte de changer de vie et d’être accepté au Ciel par Dieu, ne peut être considéré que dans un sens toujours mélioratif (positif).

Cependant, se limiter à l’action sur son âme ne marchera pas dans le cadre du ministère du docteur. Pour un docteur, convaincre quelqu’un par une démonstration rationnelle (<lat. rationem, “calcul, compte”, du verbe reari, calculer, compter”) qui vainque intégralement son esprit au point de lui donner l’assurance de son salut et de ne plus songer à retourner à sa vie d’antan ou à se laisser emporter par tous les vents de doctrines, ne peut qu’être mélioratif (positif).

Dans les deux cas de sens anagogique qui précèdent, quand chacun utilise respectivement la persuasion et la conviction dans le sens strict de l’exercice de son ministère, il n’y a vraiment pas de problème bien qu’au départ ils correspondaient aux divinités qui ne sont pas acceptées au 3e Ciel par Dieu.

Il peut arriver, comme le Seigneur Jésus Christ Lui-même le fait, de toucher à la fois l’âme et l’esprit, cela est possible Divinement mais pas avec les hommes.

                     CONCLUSION

En conclusion, si un nouveau converti est dans ton église par ton fait, c’est qu’il a été persuadé par les témoignages émouvants contenus dans ta prédication d’évangéliste. Sache que cela ne suffit pas à le retenir définitivement dans ta Communauté. Le témoignage des créatures humaines a toujours des limites: ils émeuvent l’âme sans convaincre forcement l’esprit pour que la brebis demeure dans ton église et/ou en Christ. Seul le témoignage de Dieu est complet au point de faire à la fois l’action de persuader et de convaincre: “Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand (…) Celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son fils”, 1 Jean 5 : 9a-10b; et, “Moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean (…)  Et le Père qui m’a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi (…)”, Jean 5 : 36a-37a

Le ministère de docteur, comme le Seigneur Jésus Christ, le plus Grand Docteur Lui-même l’a exercé et légué aux apôtres-docteurs comme Paul dont nous sommes les imitateurs, a fourni un champ lexical dominant dans le Nouveau Testament, manifesté par les mots de la même famille que “victoire” et leurs synonymes. Il s’agit des mots latins suivants dans leurs significations actuelles avec les langues modernes européennes: victor (vainqueur), victoria (victoire), victoriosus (victorieux), vincenter (victorieusement), vincibilis (vincible, contraire de invincible), victrix (victorieuse), vincere (vaincre), convincere (convaincre), convincibilis (convaincant), convictus (convict, convaincu d’un crime”), convictio (conviction), etc.

Sur le chemin de Damas, Paul a été vaincu totalement car les preuves de sa conviction ne venaient pas d’un homme, mais du Seigneur Lui-même. Le docteur, dans l’exercice de son ministère, fait un usage abondant du champ lexical de la réussite, du triomphe, de la victoire sur la brebis précédemment égarée qu’il a convaincue et qui a désormais toute l’assurance d’être déjà sauvé.

Pour en être sûr, tu pourras relire attentivement tous les passages bibliques relatifs au ministère de docteur (d’enseignement) pour voir ce type de vocabulaire qui prédomine.

1°) la défaite du victorieux docteur Nicodème devant le Docteur Céleste: Jésus Christ

Non seulement le docteur au nom significatif  Nicodème (<gr. Νικόδημος (nikodêmos), “victoire du peuple”, de νίκη (nikê),victoire”, du verbe νικάω (nikaô), vaincre” et de δημος (dêmos), “peuple, public, foule”) reconnut le Christ comme le Docteur venu de Dieu (Jean 3:2), mais bien plus encore que la Vraie Victoire est celle de Jésus sur tous les peuples des nations du monde entier dont il est la défaite symbolique. Si tout le monde s’accorde à affirmer que Nicodème, pharisien membre du Sanhédrin, était resté cependant favorable à Jésus Christ, c’est bien parce qu’il a été vaincu par Lui pour toujours:

- par l’enseignement convaincant du Christ :                                         Jean 3:1-2

- par sa tentative de dissuasion des siens voulant condamner le Christ en violant leur loi:                                                                                                               Jean7-51

- par son attachement indéffectible à Christ, exprimé par sa contribution à une sépulture digne de Lui:                                                                                                 Jean19:39

 Nicodème est un exemple de réussite parfaite de Victoire de Christ sur un croyant parmi tant d’autres, parce qu’il n’était pas seulement un “persuadé non convaincu” ordinaire, mais un docteur de la loi encore incirconci, non encore né de nouveau.

2°) le terme grec ’ελεγχω (elenchô), “confondre” et ses synonymes:

C’est le même mot que Jésus, dans sa dernière adresse à Nicodème, a utilisé et que les traducteurs ont traduit dans ce verset “(…) μη ’ελεγχθη τα ’έργα αύτου·”, (Jean 3:20) par “dévoilées“: “(…) quiconque fait le mal (…) ne vient point à la lumière de peur que ses oeuvres ne soient dévoilées”. On veut simplement dire que quiconque fait le mal ne peut qu’être “confondu par la démonstration victorieuse de sa culpabilité”, autrement dit, de ce qui fait sa défaite en matière de Sainteté.

Le verbe grec συγχύννω (sunchunnô), mêler, confondre, être dans la confusion”, est l’un des synonymes de ’ελεγχω (elenchô), utilisé par le docteur, l’apôtre Paul dans Actes 2:6, la multitude a été confondue ; dans Actes 9:22, Paul confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ avec l’aide de cet autre synonyme de convaincre, συμβιβάζω (sumbibazô), “démontrer, déduire, conclure”; et ainsi de suite pour tout le reste de la Bible.

3°) la mission du Christ à tous les Chrétiens: “Allez, faites de toutes les nations des disciples”, Mat. 28:19

On appelle disciple (<lat. discipulus, “élève, apprenti, disciple”, de disciplina,action d’apprendre, de s’instruire; enseignement; école, discipline”, et du verbe latin discere,apprendre, s’instruire, faire des études”), un élève ou un apprenti qui est soumi à un enseignement ou qui apprend auprès d’un maître (docteur), détenteur de savoir ou de connaissances d’une taille dont la grandeur est plus ou moins variable. Le mot grec du Nouveau Testament utilisé par le Christ et traduit par nos langues modernes “disciple” pour donner cet ordre de mission à tous les Chrétiens, est ce mot μαθητής (mathêtês), “élève, apprenant, disciple”. μαθητής est le mot dont la famille de mot a servi toute l’humanité en matière de science et de religion depuis l’Antiquité:

ainsi, μάθησις (mathêsis),l’action d’apprendre, la connaissance”,  μαθητεύω (mathêteuô),l’action d’enseigner, faire un disciple; être disciple”, μαθημα (mathêma),science, discipline” dont l’adjectif, μαθηματικος (mathêmatikos),scientifique”, c’est-à-dire, “mathématique”, a été substantivé en ce nom: la, les mathématique(s). Si depuis longtemps les savants ont considéré comme n’étant scientifiques que les disciplines s’apparentant à la Mathématique, ce n’est pas pour rien. Jésus, le Grand Rabbin Juif, est un Grand Savant venu du Ciel selon les propos de Nicodème lui-même, symbole de tous les petits savants vaincus de l’Univers. Ce Jésus qui connaît tous les grands schémas mathématiques de la Sainteté et du Péché (que les Peccato-Cadoshologues appellent pictogrammes cadoshologiques et peccatologiques) et qui, de Grand Mathématicien qu’Il est, a crée toutes choses en leur donnant les dimensions géométriques qui conviennent à leur nature et fonction, va donner cet ordre de mission: “Allez, faites de toutes les nations des “mathématiciens” [et ne vous limitez pas à les persuader mais], enseignez-leur [convainquez-les] à observer tout ce que je vous ai prescris [Loi] (…)”, Mat. 28:19a-20a.

Il ne faut surtout pas oublier aussi et enfin que la Théologie fait partie d’une grande famille qu’on nommait anciennement les trois (3) sciences théorétiques. On appelait les trois disciplines théorétiques, la Mathématique, la Physique et la Théologie parce que, non seulement elles ont pour objet la théorie, mais mieux, elles visent à la connaissance et non à l’action (C’est pour cela qu’on précise bien Théologie [Chrétienne] Pratique pour les cas de démonstration de Puissance dans la chasse aux démons par exemple ; et de Mathématique ou de Physique Appliquée à …)

 Une brebis persuadée non convaincue est un danger, une porte ouverte à la destruction de l’ensemble de l’oeuvre du Seigneur que vous avez la charge de gérer. Tu peux être un ancien Chrétien ou même un serviteur de Dieu de n’importe quelle catégorie et pourtant, la Peccatologie peut aujourd’hui même te convaincre de péché quelque part dans ta vie ou ton ministère parce qu’une science, biblique ou non, est potentiellement en mesure de démonstrations de type mathématique pour que l’esprit accepte quelque chose en se déclarant lui-même vaincu à jamais. Le Péché lui-même que tu fuis, tu le connais tellement mal qu’en prétendant le fuir, tu peux aller peut-être dans le sens même où il se trouve. La Peccatologie est venue pour assister techniquement tous les ministères et en particulier ceux d’évangéliste et de docteur.

Les parties mathématiques des sciences sociales ou humaines (Sociométrie, Indicamétrie, Psychométrie, Econométrie, etc.) n’y sont pas pour faire impression ou sensation. Certaines de ces sciences ne figurent pas au nombre des sciences dites exactes (Maths, Physique, Chimie, etc.), mais disposent des parties ou sous-sciences en leur sein qui sont susceptibles d’études objectives destinées à des fins précises. La Police scientifique par exemple fait usage des sciences exactes pour confirmer ou infirmer un crime. La Medecine légale, science intermédiaire ou auxilliaire au Droit et à la Medecine, joue aussi ce même rôle que la Police scientifique au travers des autopsies et ainsi de suite.

Quand on parle de Peccatologie, science biblique, peut-être, douteriez-vous parce qu’il s’agit là de religion, objet de foi, de mythe, de dogmes pour laquelle l’on n’a besoin de démontrer avant de croire, oui ou non. Mais, la Peccatométrie ne fait l’ombre d’aucun doute en ce sens que c’est la partie mathématique des questions de péché.

Merci.